Reportages

  • Écrit par Bruegel de Bois
  • Catégorie : Reportages

La presse libre peut-elle se passer de stagiaires ?

Hasard du calendrier, en janvier 2020, alors que le monde n’était pas encore confiné, le « fanzine » Bonne & Bourrée et la revue Jef Klak organisaient la même semaine une soirée de sortie de leurs numéros. En galère de thunes, il nous fallait savoir comment ces petites publications se démerdent pour tenir financièrement. Si l’enquête fut laborieuse, oscillant entre l’échec et la décadence, un espoir est né dans la lutte contre la matrice de la presse pourrie.

  • Écrit par Jack de L'Error
  • Catégorie : Reportages

"Les révoltes actuelles auraient beaucoup à apprendre des luttes des populations noires"

A priori, Touches d’encre et moi, on avait peu de chance de se croiser. D’abord parce qu’il s’agit d’une petite maison d’édition indépendante qui, comme des centaines d’autres, n’est pas forcément facile à débusquer. Ensuite parce que ses premières publications versaient plutôt dans la littérature jeunesse ‒ et le bambin innocent que j’ai été n’appartient hélas plus qu’au domaine des rêves. Pour autant, c’est dans ma ville qu’Aude Béliveau et le dessinateur Lucien l’ont créée en 2013, et je ne pouvais qu’être sensible aux sujets abordés, ainsi qu’à leur pratique de type « do it yourself » : ils pondent des livres qu’ils aiment, pour des raisons qu’ils aiment, en gardant la main sur toutes les étapes de la fabrication ‒ impression mise à part. Surtout, je ne pouvais qu’être séduit par l’ouvrage qu’ils ont sorti au printemps 2019, un bel objet consacré à la longue lutte anti-raciste. Avec Dignités noires, Touches d’encre assume une œuvre politique.

  • Écrit par Dr Kasoif
  • Catégorie : Reportages

Kronik sous C

Affligés par ma lamentable escapade bruxelloise, les autocrates du 43000 m’ont généreusement offert une nouvelle chance de valider mon stage. La tournée mondiale des Étaques faisait escale mi-décembre 2019 à Marseille pour promouvoir leurs écrits séditieux et je me voyais chargé de reportager cette étape cruciale dans l’enclenchement de la glorieuse « Révolution© ». Chargé, c’est sûr que je l’étais. Et malgré la surveillance serrée de mes chaperons, Mouline, Cœur-de-Bœuf, Pirson et Guzzi, je crains d’avoir encore failli à ma mission. À défaut de luttes urbaines, ce reportage a pris une tournure sanguine, germanique et animale.

  • Écrit par Jack de L'Error
  • Catégorie : Reportages

"Du pain, des masques, mais aussi des roses"

« Personne n’a de masques ! Mais regarde-moi ça ! J’hallucine ! Personne se couvre ! » La cinquantaine pansue, FFP2 au menton ‒ sans quoi il lui aurait été plus délicat de vociférer ainsi ‒, l’importun se trouvait à environ deux mètres de moi. La distance de sécurité avait beau être respectée, je ne pouvais m’empêcher de prêter la plus grande attention à la trajectoire de ses postillons, épiant les plus costauds qu’il me faudrait ‒ j’en étais convaincu ‒ esquiver d’une façon ou d’une autre. J’allais quand même pas me faire contaminer maintenant, après un mois de confinement des plus stricts, par un rustre qui jouait au redresseur de torts microbiens, sorte de vengeur masqué des temps modernes. Périlleuse, la situation l’était d’autant plus que je faisais justement partie des gens qu’il conspuait, je veux parler des sans-masques. Des coupables.

  • Écrit par Bruegel de Bois
  • Catégorie : Reportages

"On manque de tout sur Calais". Aux confins de la chronique, entretien avec Sophie Djigo

Nous pensons l’amitié, donc nous sommes. Quand j’ai commencé à lire le livre de Sophie Djigo, Aux frontières de la démocratie. De Calais à Londres sur les traces des migrants (Éditions Le bord de l’eau, 2019), je ne pensais pas en arriver à réfléchir autant sur l’amitié. Pourtant, si on veut sortir la tête et le poing hauts de cette merde de confinement, et plus généralement de ce qui nous oppresse, c’est l’amitié, cette vertu politique, qui nous y aidera.