Profitant de la fermeture hebdomadaire de la « gare Saint-So », comme l'appellent ses aficionados, des bandits de grands chemins ont dérobé la recette du bistrot. Butin : 10 000 euros. Et bim ! a dit le Capitaine, qui n'a pu s'empêcher de lancer une analyse politique une fois sa Chimay bleue ingurgitée : « Voilà nos robins des bois ! Ils volent aux bobos pour redistribuer aux pauvres ! » Cherchez l'erreur.
Excédés et en colère, c'est ce que laisse transparaître La Voix du Nord à propos des riverains de la CAF de Lille, rue Brûle-Maison. En effet, depuis le début de semaine, une sorte de déchetterie à ciel ouvert s'y est installée. La Voix, dans son souci d'objectivité légendaire, recueille la parole… d'une seule personne : « Il faudrait installer des caméras de surveillance pour traquer ceux qui salissent notre cadre de vie ». L'École Néogonzo, toujours prête à aider les citoyens vigilants, a d'ores et déjà plusieurs solutions. Premier amendement : une prime à la dénonciation de toute personne susceptible de salir le cadre de vie. Deuxième amendement : interdire les moches. Troisième amendement : l'achat d'un drone américain pour « traquer » ces manques de civilité évidents. À l'allemande ! Et hop !
D'ici le 19 août, vous pouvez aider la justice à faire son travail en répondant au QCM concocté par la vénérable École Néogonzo de Lille : à votre avis, s'il venait à être condamné, quelle serait la meilleure peine pour l'ex-maire d'Hénin-Beaumont ?
Verdict n°1 : Chaque semaine, pendant deux ans, faire le tour du marché d'Hénin-Beaumont dans le plus simple appareil, muni d'une pancarte « Hollande m'a tuer ».
Verdict n°2 : L'envoyer en stage pratique dans les mines de charbon chinoises pour retrouver le sens du « vrai socialisme » ?
Verdict n°3 : Tourner un road-movie sanglant avec DSK à travers les plaines de Flandres qu'on appellerait : « Dodo et Gégé niquent la police ».
Douai, le 10 juin. Le juge : « Accusé, levez-vous ! » Silence dans la salle. « Vous êtes ici pour répondre de 18 détournements de fonds publics, 11 délits de favoritisme, 6 usages de faux et une corruption passive. Vous encourez jusqu'à dix ans de prison et 150.000 euros d’amende. » Gérard Dalongeville encaisse et laisse la parole à son avocat : « Je suis l'avocat d'un homme honnête qui a dirigé sa ville pour l'empêcher de tomber aux mains du Front National (…). Il n'avait qu'une ambition, faire de la politique et il va continuer à faire de la politique parce que vous allez le laisser continuer ». Le procureur ne l'a pas entendu de cette oreille et a requis quatre ans de prison dont deux avec sursis, et 50 000 euros d'amende. L'ancien maire d'Hénin-Beaumont connaîtra le verdict le 19 août.
Jeudi 13 juin. C’est la cérémonie d’enterrement de l’ancien maire de Lille. Chacun se rappelle pieusement au bon souvenir de ce grand homme si courageux. L’heure est au recueillement, et le soleil, lui-même, se fait pudique. Tout à coup, au beau milieu de nulle part, vingt énergumènes ultra-gauchistes déboulent à grand fracas, scandant : « MAUROY, MAUROY, ANTIFA ! MAUROY, MAUROY, ANTIFA ! » Sur place, la sagacité de l'envoyé spécial de La Voix du Nord turbine à plein régime. Le lendemain, il titrera en pleine page : « Des islamistes d'ultra-droite taguent des croix juives sur la tombe de Pierre Mauroy ». Enfin, c'est ce qu'on nous a raconté.
Vendredi 7 juin, le temps est aussi doux que la carcasse de Mauroy est chaude. Rue Nationale, deux individus filent à grande vitesse vers un rendez-vous pressant. En route, ils croisent deux journalistes. L’air hagard, micro et caméra tenus mollement au poing, ils se traînent le long des murs. Les deux premiers sont les plus vifs : « Hé, c’est pour Pierre Mauroy ? » « Ah oui, ah oui, ah oui ! » se réveillent d’un coup les seconds. « Rien à foutre ! » crie l’un des deux inconnus pressés, « champagne ! » dit l’autre. « Bel esprit... bel esprit... » expire pour sa part un des deux professionnels de l’information. Le roi est mort, M(ort)auroy !
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Parlons-en, histoire qu'on teste. Histoire, contexte : en 1851, le cabaret c'était « l'église de l'ouvrier », comme dit Pierrard – un historien à c'qu'il paraît. D'un certain côté, ça fait envie : 4928 débits de boisson dans l'arrondissement de Lille. Pour la seule ville de Lille, c'était un troquet pour soixante-dix habitants. La teuf', c'était pas un taf à mi-temps.
18 janvier 1859, Cysoing. François-Louis Delplanque est rendu coupable d'avoir crié dans un cabaret qu'il était « un enfant de Paris et un franc-républicain ». De Paris, on s'en fout. Un franc-républicain, on sait plus. Ce qui est sûr, c'est qu'un cabaret fréquenté par des républicains, c'est un estaminet.
De l’édito « Parlons Clair » du magazine Autrement Dit (19/04/2013) : « François Hollande mérite cette répartie de Napoléon Bonaparte […] concernant Barrère : "Il croit toujours qu'il faut animer les masses : il faut, au contraire, les diriger sans qu'elles s'en aperçoivent." » « Autrement dit », la glaire du patron, c'est dans « Parlons Clair ».
