Nous sommes sauvés, frères et sœurs automobilistes, Jacques Mutez nous aime. Lorsqu’il deviendra maire de Lille en 2014, cet homme « radicalement lillois », au discours « radicalement direct » et au « programme réaliste » inspiré des années 1970, nous offrira des parkings supplémentaires pour nos Land Cruiser. Oui, des parkings ! Pour le remercier, engageons-nous d’ores et déjà : le 9 mars prochain, pour le premier tour des élections municipales, défilons en un long cortège d’automobiles qui portera, de bureau de vote en bureau de vote, la bonne parole. L'autoroute à suivre. Le vote automobile. Votez Mutez, votez automobile !

« Les hippies, c’est pire que les collabos ! » C'est avec cette phrase que je m’étais endormi, mais c’est quand je me suis réveillé que les soucis ont vraiment commencé. Je ne sentais plus mon corps, à peine mon âme. J'étais tel un tronc d'arbre desséché. Ne pouvant relever la tête trop rapidement, comme coincé à mon matelas de fortune transpercé par la dureté d'un vieux parquet, je commençais par scruter attentivement mes mains étrangement scarifiées. Des légères griffures un peu boursoufflées dévalaient le long de mes bras. Mais bordel, qu'est-ce que j'avais bien pu faire ?

Ne vous-y trompez pas, on ne vous parle pas d'un nouveau groupe de sécurité de la police municipale. Vendredi, la communauté urbaine a décidé de nommer le Grand stade en hommage à Pierre Mauroy. Belle ironie quand on connaît le peu d'intérêt de l'ancien maire de Lille pour les questions footballistiques. Tout juste peut-on s'attendre à voir éclore de nouvelles expressions, en lien avec les performances du Losc, qui ne manqueront ni de saveur, ni de poésie : « Pierre Mauroy imprenable », « La forteresse Mauroy », « Chaude ambiance à Pierre Mauroy », « La désillusion à Pierre Mauroy », « Les Lillois battent en retraite à Pierre Mauroy », « Scandale à Pierre Mauroy »...  Par contre, on peut se rassurer (ou en pleurer), avec certains supporters du Losc, on n'aura pas droit à des « Mauroy ! Mauroy ! Antifa ! »

Mardi 18 juin, les gardiens de prison bloquaient leurs lieux de travail un peu partout. Cela devient une habitude depuis quelques temps. Pour les matons, c'en est trop : « Une meilleure organisation, des parloirs devenus zones de danger ». « Ce sont des poudrières », avançait Etienne Dobremetz  (UFAP/UNSA justice) au micro de Grand-Lille TV le 1^er mai dernier, suite au blocage de la geôle de Sequedin. Son argument ? « On a l'impression que la prison n'a plus de sens pour les détenus. » [Silence dans la rédaction]