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"On va durer combien de temps ? Ce sont les assemblées générales de grévistes qui le décideront"

Une grève en hiver, c'est toujours un peu hardcore. Surtout dans le Nord. Et surtout pour Jack de L'Error. Pluie, vent de côté, c'est ce qu'il nous a fallu tous les deux affronter ce vendredi 10 janvier 2020 pour rejoindre les locaux des syndicats à côté de la gare Lille-Flandres.


Une conférence de presse était organisée, croyait-on, par les cheminots. J'ai réussi à convaincre Jack, toujours réticent aux mouvements collectifs, d'aller voir à la gare. Quand nous vîmes au moins huit intervenant-es de différents secteurs en lutte, des caméras, des journalistes et, surtout, des grévistes, on a tendu le micro, et laisser faire. On était bien cinquante dans une petite salle, toutes et tous serrés comme des sardines dans un filet de pêche industriel. Le reste ? Il est à écouter :

« Nous souhaitions pouvoir faire part aux journalistes de notre détermination commune à obtenir le retrait pur et simple de ce projet de réforme des retraites »

« Vivement que la grève se généralise ! »

« Pour le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche qui subit depuis le processus de Bologne et la stratégie de Lisbonne la marchandisation des savoirs et de la science, cette loi parachèverait le processus en cours de destruction de notre communauté scientifique et de nos conditions de travail »

« Ce projet revient à une retraite au rabais universelle, et il n’y a pas tellement ici de profiteurs, mais bien que des perdants »

« Dans mon lycée, il y a beaucoup de femmes qui seront effectivement les grandes perdantes de la réforme des retraites »

« Je suis assez surpris du mépris et de l’absence de dialogue du gouvernement »

« Nous, futures générations, nous allons payer les conséquences. Nous ne voulons pas de diplôme en chocolat pour avoir un avenir morose et des jours bien moins heureux »