Simon de Bavoir
Il change d'identité, navigue entre appartements sous-loués, squats de bas étage et jardins publics. Il apprend néanmoins le Larousse et le Petit Robert par cœur et se procure un CV de journaliste au marché noir. Très vite il parvient à intégrer les services de La Voix du Nord qui le transforme en fait-diversier avide de sang séché sur les bords des routes. Volontaire et obéissant, ça lui vaudra plusieurs augmentations bien méritées. Pourtant, sa rencontre inattendue avec la prose de Thompson sur les Hells Angels, en pleine nuit, sera décisive dans son virage à 343°, avec en ligne de mire sa transmutation néogonzo. Le lendemain, de Bavoir envoie une claque monumentale sur la joue de son chef de service à 9h, signe sa démission à 9h10 et insulte tous ses collègues d'un « au revoir, bande de tocards ! » à 9h12. Puis il empoigne son mobile pour écrire un texto propulsé dans le portable du chef de l'École Néogonzo de Lille (ENL) à 9h13 : « Cher Monsieur de L'Error, je viens de découvrir la magie gonzo, je veux entrer aujourd'hui-même dans votre établissement ». Ce sera chose faite à 21h30, Chimay à la main. L'initiation sera rude, tant le sujet est travesti par la presse pourrie. Après un article sans grande résonance sur les frères Kaczynski, de l'Error décide de l'envoyer en stage de réadaptation dans le Middle West, où de Bavoir réside toujours.