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Violette Spillebout victime de la cyborgaïne : révélation d’une bizarre embrouille de dope

En hommage à HST

« Les premières traces archéologiques attestant la consommation de cyborgaïne remontent au VIIIe millénaire avant notre ère, mais sa composition moléculaire n’a été étudiée qu’à partir des années 1980 par une équipe de scientifiques belges, dirigée par le docteur Gus Vanderstrappen. Extraite des tiges inférieures de la Docilis Architriclinus, une plante originaire des Andes, cette substance semble avoir été utilisée en premier lieu sur des animaux d’élevage. Selon plusieurs sources, elle permettait d’optimiser le dressage des troupeaux, voire, dans certains cas extrêmes, la domestication d’espèces sauvages ‒ ce qui semble être le cas des cochons d’Inde apprivoisés il y a environ 6000 ans en grande partie grâce à la manducation de grosses quantités de D.A. En effet, ses tiges mâchées auraient pour principal effet d’éliminer toute conscience de soi et de réduire la capacité d’action d’un individu à quelques gestes répétés à l’infini. […] En d’autres termes, la D.A. produirait des effets hypnotiques, susceptibles de dresser un être vivant au point que plus rien ne pourrait le différencier d’une machine. C’est ce qui explique le nom de "cyborgaïne" attribué par le docteur Vanderstrappen qui témoigne : "J’ai été très surpris par l’efficacité de la cyborgaïne, même sur des esprits considérés comme rétifs. Les quelques essais cliniques que nous avons effectués sur des sujets volontaires ont clairement démontré la facilité avec laquelle la cyborgaïne pouvait briser leur libre-arbitre. En augmentant progressivement les dosages et en limitant drastiquement leur vocabulaire par un conditionnement neurolinguistique poussé, ils se rendaient capables de réciter inlassablement les phrases qu’on leur avait inculquées. Un peu comme des robots… je lisais beaucoup Asimov à l’époque". »

Extrait d’une étude des laboratoires Lille Studies on Drugs, « Ibogaïne et Cyborgaïne, quels investissements pour quel potentiel de marché ? », Lille, France, 1995

 

On n’a pas écrit beaucoup de choses sur l’effet de la cyborgaïne comme facteur sérieux de la macronisation des esprits, mais depuis quelques temps, la rumeur s’est répandue qu’un collaborateur de Violette Spillebout avait appelé un médecin belge pour traiter la députée Renaissance avec une « drogue étrange » dont personne parmi les dignes représentants de la presse n’avait jamais entendu parler.

On savait depuis des semaines que certains milieux macronistes recouraient à une marque exotique d’ecstasy appelée Veuve Clicquot, ou à une cocaïne bolivienne particulièrement prisée lors des célébrations des victoires électorales… et on chuchotait depuis longtemps qu’une poignée d’ex-socialistes ayant rejoint la majorité était dans quelque chose de plus costaud, mais il était difficile de prendre ça au sérieux jusqu’à ce que j’entende parler de ce mystérieux médecin belge. Ça a été le déclic.

J’ai reconnu aussitôt l’effet de la cyborgaïne ‒ de sa candidature foireuse aux municipales qui promettait aux Lillois une augmentation substantielle de la quantité d’oxygène dans l’air qu’ils respiraient, aux fantasmes et altérations de la pensée qui caractérisent ses discours sur l’avènement d’un #NouveauMonde®, en passant par les multiples soutiens béats et indéfectibles qu’elle ne peut s’empêcher d’adresser à Gérald Darmanin.

Aucun doute là-dessus : la porte-parole des députés Renaissance s’est tournée en dernier ressort vers la cyborgaïne. À doses massives. La seule question qui demeure est de savoir quand son cerveau s’est imbibé pour la première fois de la substance. La rumeur n’y répond pas.

Si l’on s’en tient aux propos que la principale concernée a prononcés en 2019, affirmant qu’elle n’était « pas du tout » macroniste et qu’elle ne comptait absolument pas « être le soldat d’un président de la République tout-puissant », et compte tenu de la durée du traitement nécessaire pour produire des effets durables, on peut raisonnablement estimer que sa macronisation par cyborgaïne a démarré en 2020.

Car depuis lors, on note, entre autres, qu’elle a désormais tendance à figer son visage pendant les interviews télévisées, que ses schémas de pensée sont devenus parcellaires, se traduisant par une syntaxe allégée et redondante, et que mêmes ses plus proches conseillers ne peuvent prédire le moment où elle part complètement en vrille vers des fureurs darmaniennes ou des déprimes semi-comateuses.

Rétrospectivement, donc, il est aisé de comprendre pourquoi Violette Spillebout semble perdre tous ses moyens depuis quelques semaines au sujet de la réforme des retraites. Comme ce samedi 14 janvier sur le parvis de la gare, où elle s’est rendue fleur au fusil pour défendre le projet de l’exécutif : « On a une réforme qui est vraiment juste, et qu’il va falloir QU’ON EXPLIQUE, QU’ON EXPLIQUE, QU’ON EXPLIQUE », a-t-elle déclaré machinalement. Il est parfaitement concevable ‒ étant donné les effets connus de la cyborgaïne ‒ que la cervelle de Spillebout ait été à ce moment paralysée par des hallucinations ; que, jetant un regard vers mon confrère qui l’interrogeait, elle ait vu non un journaliste, mais Gérald Darmanin déguisé en dieu Thor avec les muscles saillants de Chris Hemsworth, et que son esprit ait brusquement cédé quand elle a cru entendre sa petite voix nasillarde l’appeler « ma valkyrie ».

Nous ne pouvons que spéculer là-dessus, puisque ceux qui sont en mesure de savoir refusent catégoriquement de commenter les rumeurs sur les désastreuses expériences de la députée avec la cyborgaïne. L’enquête ne fait que démarrer. Elle promet de beaux rebondissements.