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Qui sème le seum…

L'essence manque toujours, la grève coule encore dans les raffineries.

740 000 personnes dans la rue selon le ministère de l'Intérieur (dont le chef est un fieffé menteur), 2 millions pour les syndicats (dont les chefs dansent du ventre avec la grève) ‒ la vérité est ailleurs : ce mouvement est massif, déter’, légitime.

On tend la main gauche aux syndicats, histoire de faire bonne figure, et le Berger en bon toutou ne mordra jamais la main de son maître ; ça continue à gazer, en pleine manifestation, et devant les vidéos accablantes des citoyen.nes ‒ les faits toujours les faits rien que les faits ‒ la police filme les manifestant.es (ou les lycéen.nes qui bloquent, c'est selon). Où sont les faits ? On attend toujours.

On attend que ça crame, 30 degrés à Dax. Ça donne des sous aux étudiant.es, ça met de côté le SNU, ça autorise les ultras à brûler des fumigènes, dans les stades, pas dans la rue : surtout remettre le couvercle sur la marmite. Surtout pas les jeunes. Surtout pas de convergence ‒ j'ai plus rencontré de travailleurs pendant ces deux mois qu'en 20 ans de carrière. Partout le même constat, mais passons, il y a plus urgent.

Urgence absolue, pronostic vital, 30° à Dax. On regarde l'État déployer toute sa violence sur des champs que des gens trop lucides arpentent pour défendre ce qu’il reste de nature (merci à eux, à elles). Une grenade toutes les deux secondes ; deux personnes dans le coma, des dizaines et des dizaines de blessé.es. Oh, mais attends, tu connais le développement durable ?

On dit quoi à nos étudiant.es, nos lycéen.nes ? On dit quoi à nos jeunes, à nos enfants ? Laisse tomber la neige ? Y’en a plus. Ferme les yeux ? La police s'en occupe. On aurait fait quoi en 89, en 92, quand il fallait bien s'occuper du pouvoir ?

Qu'il semble loin le temps de  « la nation assemblée » qui « n'a d'ordre à recevoir de personne ». Qu'il est dans l'air du temps le « Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple, et qu'on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes ».