Banlieue 13 – Ultimatum

Stéradian publié initialement le 25 juillet 2012

Patrick Alessandrin / Luc Besson / J.-F. Hensgens (sbc)

C. Raffaelli / D. Belle / Ph. Torreton / D. Duval / P.-M. Mosconi / E. Yung / MC Jean Gab'1 / La Fouine

Et voilà, on change pas une équipe qui gagne... tant de pognon. La bande à Besson remet le couvert, et oui, on s'amuse, à compter les flingues, les répliques, les cascades, tous, « qui déchirent ». Bref, inutile ajout de cette production aussi débile que catastrophiste, qui « dépeint » à peine le monde french ambiant comme si c'était une favela généralisée, avec ses races, ses gangs, tous colorés, même les fafs, en « encore pire ». Doivent le montrer dans les écoles de police, c'est sûr... D'ailleurs, savent pas compter plus loin que 5, ces ethnicistes si « pas racistes » : chinois, arabes, blacks, suprémacistes blancs, gitans. On vous épargne les perles de dialogues, attendus comme un Besson, frenchophiles comme un rêve de Lepénien, assénées par nos deux blancs secs et justes comme une réplique qui se voudrait du Audiard, sauf que c'est du p'tit mickey. Bref, toute la Banlieue 13, à force de rap, de came et de putes, glande et survit, féroce comme un rêve de cauchemar américain, et nos deux héros, le chauve philosophe flic et le tatoué zen yamakazi au grand cœur, comptent bien y faire régner ordre et justice, voire ni l'un ni l'autre, mais en coup de pied sauté ça donne l'impression. Ajoutez à cela : un président-Torreton à faire se pâmer une Chazal, une cheftaine de gang quasi-féministe, des gros méchants encore plus pourris et fachos que tout le monde, et des gadgets de flics, et on a une bonne soupe aux navets, comme au cinéma : des pirouettes, des souks, des RPG, des flics qui morflent, des racailles United Colors qui prennent d'assaut la salle Jupiter de l’Élysée, des leçons d'éco « souterraine » comme à la TV, une scène de Broussli avec un Van Gogh dans les mains, un gros chinois qui cite Sarko, bref, du bon gros Besson bien beauf, bien con. Bien français et bien épais qui a voulu faire du 93, non, pas une banlieue de rappeurs rebelles, mais oui, un super-complexe-cinéma-hollywood-cinecitta-babelsberg-à-la-française. Le 93 va le lui mettre bien plus profond que son projet si grandiose et le film qui va avec, et on l'y aidera, au besoin. Ainsi muni de culture, il pourra enfin apprendre à lire un peu plus d'alphabet que les 6 lettres qui composent le mot « police », notre grand gamin si « punk » (à l'époque de Subway, il se définissait ainsi ! Les punks ont jamais été mis au parfum on dirait...), surtout si BBR. Oui, si Besson crevait, y aurait plus (+) de place pour se garer. Inch'allah. Marrant, pour un type qui voulait repeindre le 93 de sa couleur, de le dénoncer avec des méchants promoteurs de chez Harriburton (sic). Bush, à la retraite, recrute, y paraît. À l'écouter, Besson serait incorruptible. Fais voir...