• Catégorie : Brèves

Tout ça pour... rien

Le Défenseur des droits a rendu sa décision relative aux 53 arrestations du 15 janvier 2011 au Centre culturel libertaire de Lille. Coïncidence, nous l’avons reçue peu de temps après avoir publié un texte qui déplorait le silence de cette autorité, et en particulier de Jacques Toubon que nous avions rencontré en novembre. Quoi qu’il en soit, le Défenseur des droits confirme ce que nous avions rapporté ici-même. Les flics ont par exemple « utilisé leurs aérosols de défense pour saturer l’air et contraindre les occupants du local à en sortir, ce qui est exclusivement réservé aux unités spécialisées d’intervention » : manquement à la déontologie et manque de discernement. Ou ils ont aussi privé de repas les gardés à vue, enfermés « en moyenne une quinzaine d’heures » : manquement au « respect de la dignité des personnes ». Ou encore ils ont rédigé « de nombreux procès-verbaux [qui] contiennent des mentions fallacieuses » : faute professionnelle, manquement à leur obligation de loyauté, portant « atteinte à la crédibilité des personnes assermentées ». Enfin, le Défenseur constate qu’une « mesure privative de liberté a été […] maintenue en dehors de tout cadre légal »… Pourquoi le Défenseur des droits a-t-il mis aussi longtemps à rendre cette décision évidente ? La réponse se trouve peut-être dans cette précision « liminaire » : « les investigations […] ont été freinées par la communication tardive par le parquet de l’ensemble des pièces demandées » et « l’identification de tous les fonctionnaires de police présents lors des faits a été empêchée par l’impossibilité invoquée par la DGPN de transmettre un trombinoscope de ses agents ». Les flics ont donc été protégés par leur hiérarchie. À laquelle le Défenseur des droits ne recommande que de simples rappels au règlement.